Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne

Mansart de Sagonne et Marseille : 30 ans de deux découvertes fondamentales, 1994-2024

L’année 2024 marque les 30 ans de mes deux découvertes fondamentales concernant l’architecture de Marseille au XVIIIe siècle :

1°) les 23 planches avec variantes de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, architecte du roi, pour le projet de l’hôtel de ville et sa place royale dédiée à Louis XV, conservées aux Archives Nationales.

2°) les plans et les élévations de l’Hôtel-Dieu par le même, conservés aux Archives départementales des Bouches-du-Rhône.

Jusqu’à mes travaux de DEA en 1994 à Paris-IV Sorbonne, sous la direction de l’éminent Jean Guillaume, personne n’avait pris la pleine mesure de ces projets dans l’histoire de la cité phocéenne et de l’évolution de son architecture au XVIIIe siècle.

On savait vaguement qu’un « neveu » (sic) de Mansart (François ou Hardouin-Mansart ?) avait conçu le projet de l’Hôtel-Dieu, exécuté par le marseillais Claude-Henri-Jacques D’Aggeville (1721-1794).

Quant au projet d’hôtel de ville, il demeura oublié en vertu de l’escamotage dont Mansart de Sagonne fit l’objet par son rival Pierre Patte1 dans la rédaction de son célèbre recueil sur les projets de places royales sous le Bien-Aimé, « Monuments érigés en France à la gloire de Louis XV » (1767).

On retrouvera l’intégralité des planches de l’hôtel de ville et de sa place royale - les seules et uniques conservées de la main même de l’architecte - dans mes deux publications pour le Bulletin Monumental en 1996 (p.39-53) - avec l’aimable et précieux concours de Bertrand Jestaz - et dans l’ouvrage sur les hôtels de villes de la Renaissance à nos jours, sous la direction d’Alain Salamagne, en 2015 (p.319-344).

Ces planches furent présentées aux Marseillais, le 30 octobre 2012, dans le cadre d'une conférence pour le Comité du Vieux Marseille.

Quant à l’Hôtel-Dieu de Marseille, devenu hôtel de prestige en 2013, il avait pour ambition de rivaliser avec celui de Jacques-Germain Soufflot à Lyon à la même époque (années 1750), voire de le surpasser par l’ampleur et la régularité de son parti. Il s’agissait ni plus ni moins que de former le plus vaste ensemble hospitalier de France pour le plus grand prestige du nom Mansart !

Seul un tiers du projet fut réalisé, soit l’impressionnant bâtiment que l’on voit actuellement au-dessus du Vieux-Port, revu et corrigé sous le Second Empire, inauguré par Napoléon III et l’impératrice Eugénie en 1866.

Ceci donne la pleine mesure de l'ampleur de l'Hôtel-Dieu de Marseille s'il avait été réalisé dans son intégralité.

Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, l'autre grand Mansart !

 

 Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (de Lévy), projet définitif pour l''hôtel de ville de Marseille, 1752, Archives Nationales      Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, Hôtel-Dieu de Marseille, 1753-1866       

1.Sur cette rivalité, voir mon article "Blondel et les Mansart : une leçon d’architecture particulière", Jacques-François Blondel, la dernière leçon d’architecture « à la française », actes du colloque international Jacques-François Blondel, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Aurélien Davrius (dir.), Bruxelles, 2022, p. 33-53.               

Mansart de Sagonne à Versailles, Versailles + mai-juin 2023

Découvrez dans Versailles + de mai-juin 2023, le dernier volet des Mansart à Versailles à travers l'oeuvre de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart (1711-1778).

Désormais, il n'y a pas que Jules Hardouin-Mansart à Versailles aux XVIIe et XVIIIe siècles !

À lire ici :

Article Mansart de Sagonne à Versailles, Versailles +, mai juin 2023, p. 26-27Mansart de Sagonne à Versailles, Versailles +, mai-juin-2023, p.26-27 pdf

  

    Couverture Versailles +, n° 157, mai-juin 2023           Mansart de Sagonne : Maison de Charité de la paroisse Saint-Louis, rue de l'Orangerie, Versailles,  années 1750

Deux portraits de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, dernier des Mansart, à identifier

Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne (1711-1778) fut le dernier des trois grands Mansart. Sa notoriété d'architecte du roi Louis XV et sa fortune lui valurent de se faire portraiturer par deux des plus grands pastellistes français du XVIIIe siècle : Maurice-Quentin de La Tour (1704-1788) et Louis Vigée (1715-1767), père de la célèbre Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842).

Le premier portrait par La Tour figure sur le livret du Salon du Louvre en 1738 (p. 17, n° 70). Ce portrait n'est curieusement pas signalé dans les catalogues de l’œuvre de l’artiste par Xavier Salmon en 2001 et 20041. Il apparait en revanche dans le Dictionnary of pastellists before 1800 par Neil Jeffares en 20062. Il n’y a pas d’autre "Mansard, architecte du roy" à cette époque que lui. Ce portrait correspond à son entrée au service du comte de Clermont, prince du sang, abbé commendataire de Saint-Germain-des-Prés en 1737.

 

  Livret Salon de 1738, p 17.

 

Celui de Vigée fut présenté au salon de l’Académie de Saint-Luc − académie protégée par le marquis Marc-René de Voyer d'Argenson, son ami et mécène − en 1751 (n° 118 du livret)2. Ce portrait correspond à sa pleine activité pour le marquis à ses château et haras d'Asnières-sur-Seine.

Peut-être perdus (?), ces portraits méritent toutefois d'éveiller la curiosité des amateurs de peinture XVIIIe. Cet appel s'adresse particulièrement aux conservateurs de musée, aux historiens de l'art de la période, aux collectionneurs, marchands d'art et autres détenteurs de pastels des deux artistes dont ils ignorent l'identité jusqu'à présent.

La physionomie de l'architecte peut être rapprochée de celle de son père, Jacques Hardouin-Mansart, comte de Sagonne (1677-1762), portraituré vers 1701 à l'occasion de son mariage avec Madeleine Bernard, fille de Samuel Bernard, banquier de la cour, par Hyacinthe Rigaud.

 

           Hyacinthe Rigaud (atelier ?) : Jacques Hardouin-Mansart, vers 1701, coll. privée, cl. Ph. Cachau)

 

Elle peut être aussi rapprochée de celle de son aïeul, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708), à ses débuts.

 

           Hyacinthe Rigaud, Jules Hardouin-Mansart, 1685, Louvre

 

En vous remerciant de votre collaboration.

Contact

 

1.https://neiljeffares.wordpress.com/2018/07/12/the-louvre-pastels-catalogue-errata-and-observations

2.Références Neil Jeffaresreferences-neil-jeffares.pdf

3.Archives de l'Art Français, t. IX, 1915, p. 477.

Découvrez le domaine départemental de Montauger, site historique et environnemental remarquable

Venez découvrir sur les bords de l'Essonne, un des hauts lieux de la biodiversité en Ile-de-France : le domaine départemental de Montauger. Installé dans les vestiges d'un château du XVIIIe siècle, oeuvre de Jacques Hardouin-Mansart de Sagonne, il a été inauguré le 30 juin dernier. Partez à la rencontre d'une faune et d'une flore exceptionnelles et naviguez, durant les chaleurs d'été, sous les délicieux ombrages d'une rivière pleine de charme. Clichés et explications dans l'Album photos.

 

       Le château du côté du jardin (ancienne cour principale), cliché Ph. Cachau